Après « Comme un million de papillons noirs« , l’écrivaine Laura Nsafou et l’illustratrice Barbara Brun publient un nouvel album jeunesse contre la discrimination basée sur la hiérarchisation des carnations de la peau, une intolérance appelé le colorisme « Le Chemin de Jada » (éditions Cambourakis).
Reprenant les codes du conte africain, elles proposent ici une histoire de formation et de tolérance autour de deux sœurs jumelles à la teinte de peau de couleur pourtant différente.
Iris et Jada sont des sœurs jumelles. Elles s’entendent à merveille et partagent tout : les mêmes yeux de chat, le même nez rond, les mêmes longues nattes, le même médaillon… le seul détail qui les distingue, c’est la couleur de leur peau.
Celle d’Iris est aussi claire que l’acacia tandis que celle de Jada est aussi foncée que le cacao. Dans leur village, la première est sans cesse complimentée tandis que l’autre est moquée.
A cause des réflexions quotidiennes de son entourage, la jeune Jada grandit avec l’idée qu’elle n’est pas aussi jolie que sa sœur jumelle à la peau plus claire.
Fatiguée de cette injustice, au cours d’une partie de cache-cache prolongée jusqu’à la nuit tombée, celle à la peau plus foncée découvrira que sa beauté, sans être semblable à celle de sa sœur, est bien réelle.
Une formidable histoire de réconciliation sur la sororité et l’acceptation de soi. Laura Nsafou écrit : « Cette histoire, c’est la nôtre, celle de nos sociétés créoles, antillaises et africaines, ou même indiennes et océaniennes. »
Où l’intériorisation, souvent inconscient, du racisme occidental et de ses canons de beauté ont engendré le déni de soi-même, le rejet de sa couleur. « J’ai écrit sur ce thème parce que en tant que femme afro-féministe, cela fait partie des discriminations que je connais depuis longtemps et qui vont de paire avec la dévalorisation générale des femmes noires, de leur beauté et de leurs traits.
C’était important pour moi de sensibiliser autant les petits que les grands.
«Je vois ce livre comme un support de discussion, pour faire un travail de prévention auprès d’enfants qui pourraient être victimes et sensibiliser les parents pour se construire avec ces réflexions là. »
« Même si les petits n’ont pas les mots, ils savent reconnaître ce vécu, ces expériences. Chez les parents, beaucoup de femmes m’ont dit que qu’elles auraient aimé l’avoir dans les mains lorsqu’elles étaient plus jeunes. Je pense que j’aurais surtout moi-même aimé avoir le choix entre des livres qui me parlent, avec des personnages qui me représentent. Il y a encore tellement d’histoire à raconter. » écrit Laura NSAFOU.
Un album poétique et émouvant autour de la différence. Une jolie fable pour apprendre la tolérance.
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